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L'homme qui avait soif, Hubert Mingarelli, Editions Stock


Il est tel un arbre mort entièrement asséché, tenaillé par une soif qu'il n'arrive pas à assouvir.

Cet homme est Hisao, un ancien soldat japonais rescapé de la bataille de Peleliu. Son ami Takeshi est mort. Ensemble, ils creusaient jour et nuit la montagne, couverts de poussière et de cendres, étouffés par le silence et l'obscurité. Hanté par ses rêves et le rire du soldat étranger dont les balles ne l'ont pas atteint, Hisao part rejoindre Shigeko. Shigeko est la femme aimée mais inconnue qui lui écrit des lettres sous forme de poèmes. Il emporte avec lui une valise qui contient précieusement l'oeuf de jade qui lui est destiné. Contraint à descendre du train pour étancher sa soif à une fontaine, Hisao voit le train partir avec la valise. S'ensuit alors une course pour la retrouver, son honneur est en jeu. Dans le même temps, il ne cesse de penser à son ami Takeshi resté là-bas sous la montagne effondrée ; Aux chansons que son ami avait le don de composer pour éloigner la peur. De ville en gare, Hisao côtoie la dure réalité des séquelles de la guerre : le désoeuvrement de vétérans laissés pour compte avec qui il partage des moments de forte solidarité silencieuse, le courage bourru mais tendre d'un homme en charge d'un jeune orphelin, la dignité implorante d'une femme au visage brûlé. A chaque rencontre, Hisao se reconstruit humainement. Au gré du vent, il se remplit de la force "des feuilles qui tombent comme pluie" comme cette feuille d'orme conservée dans sa poche et qui volera vers la mer.


Poétique, troublant et mystérieusement envoûtant.


Zakuro

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