Sur la côte californienne, le bleu intense de l'océan et le vert
luxuriant des collines sont les couleurs
tropicales qui dévorent les femmes de ce
recueil de nouvelles de l'auteure
américaine Kate Braverman.
11 portraits de femmes entières et insoumises jugées excentriques mais
souvent incomprises. Des portraits sombres, parfois douloureux quand c'est
l'enfant qui prend conscience tardivement de
l'amour défunt de son père ou de sa mère. "Bleu éperdument" et
"le crépuscule des pères" m'ont ainsi particulièrement touchée.
A l'aube de la quarantaine,
tenaillées par la peur de vieillir et
confrontées à la solitude liée à
la création littéraire, elles se tiennent dangereusement au bord du
précipice, prêtes à tout, du meilleur
comme du pire.
Femmes blessées et vulnérables, elles combattent l'emprise de l'alcool
et des drogues et osent en parler sans
tabou.
Elle ne sont pas pour autant dénuées de lucidité, et voient dans le
noir de la nuit, une
couleur libératoire "C'est dans les ruines de ces ténèbres que l'on
absout ceux qui nous aiment si mal. Dans ces ténèbres où nous jouissons d'une
connaissance absolue de nous-mêmes, nourris des profonds chagrins du passé,
lumineux sans les étoiles".
L'écriture est âpre et sans détour dans la description très réaliste
des sombres évènements mais aussi lestée d'une grande tendresse
quand l'auteure évoque l’amour filial très présent dans chacune des
nouvelles.
J'ai aimé les références aux poétesses américaines comme Sylvia Plath
et Anne Sexton aux destins fascinants et pourtant si tragiques.
Zakuro
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire