Rêve de fer
est avant tout un livre dans le livre : passée l'introduction,
on trouve la page de titre du livre Le seigneur du Svastika,
livre qu'aurait écrit Hitler si, écœuré par la défaite allemande
de 1918, il avait émigré aux États-Unis et y était devenu un
écrivain de SF à succès.
Le livre est difficile à lire, non pas parce qu'il est mauvais, mais parce que l'auteur a très bien su se placer dans la tête d'Hitler. On assiste à des descriptions à n'en plus finir de défilés de SS, flamboyants dans leurs uniformes de cuir, ainsi que de batailles sanglantes, écœurantes, mais qui semblent délectables pour le personnage principal dont on suit le point de vue à la première personne. On ne compte pas non plus le nombre de fois où le mot « pur » et ses dérivés apparaissent.
Le scénario en
lui-même tient bien de la SF : le monde est un univers
alternatif, où, au début de l'histoire, l'essence est rare et la
meilleure technologie reste la machine à vapeur ; l'ennemi est
ici une peuplade de mutants et de « Doms », créatures
capables de soumettre à leur volonté les personnes proches d'eux.
On fera les analogies qu'on voudra. Plus loin dans le roman, la folie
prend le pas dans la rédaction, et on part dans des délires de
clonage et autres avancées technologiques encore (presque)
impensables à notre époque.
Pour conclure le
livre, une (fausse) postface explique ce qu'est vraiment le monde
dans lequel a été écrit le roman, ainsi que la vie de l'auteur.
Elle est finalement la véritable chute de l'histoire, et rien que
pour en arriver à ce passage, la lecture vaut le coup.
Ce livre est
laborieux à lire et laisse derrière lui un gros malaise, mais il
est avant tout une dénonciation du nazisme. On en sort retourné,
écœuré, et c'est justement le but voulu. Roland Wagner, dans sa
(réelle) introduction, le dit très bien lui-même : il agit
comme un vaccin et permet de prendre conscience du terrifiant lavage
de cerveau et de cette épouvantable implantation de mèmes de haine
qui ont eu lieu en Allemagne.
France M.
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