Des morts en sursis
avec qui l'on peut encore communiquer, un monde ultra-capitaliste où
il faut payer pour tout, y compris pour ouvrir la porte d'entrée de
son appartement, et ces personnes dotées de pouvoirs psioniques
(télépathes, précognitifs) à qui s'opposent les « anti-psis »,
capables d'annuler les talents des psis : c'est le monde d'Ubik.
Joe Chip, le
personnage principal, travaille pour Glen Runciter, dirigeant d'une
entreprise qui engage ces « anti-psis ». Il est envoyé,
lui, son patron et toute une équipe en mission sur la Lune, où l'on
soupçonne qu'une entreprise a été infiltrée par des psis. Le tout
se révèle un piège, agrémenté d'un attentat. L'équipe fuit la
planète en emportant leur patron mourant. Et c'est là que tout
dégénère autour d'eux : la navette, âgée de quelques
années, comporte des éléments datant de plus de dix ans ; le
café qu'on leur sert sur Terre est moisi comme s'il datait de
plusieurs années ; les appareils technologiques de la maison de
Joe se transforment peu à peu en matériel désuet ; il entend
la voix de son patron mourant au téléphone, et découvre que son
visage apparaît sur les pièces et les billets de banque…
L'histoire nous emmène de suppositions en suppositions à travers un
monde profondément troublant.
Philip K Dick est un
monument parmi les auteurs de science-fiction. Blade Runner, Total
Recall, Minority report, A scanner darkly,… on ne compte plus les
films adaptés de ses œuvres. Ubik fait partie de ses livres les
plus encensés par la critique, et à raison. On y retrouve les
thèmes favoris de l'auteur (les mondes parallèles, les pouvoirs
psioniques, la critique de la politique, des thèmes religieux et
mystiques), ses interrogations (« Qu'est-ce que la
réalité ? »), le tout dans un style impeccable. Ubik est
probablement l'un des plus aboutis des romans de l'auteur. À lire
absolument.
France M.
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